Un inventaire des mares sur les ENS du Département du Rhône

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La  Vallée du Bozançon

©Vue depuis Sainte Catherine, CEN Rhône-Alpes

La Vallée du Bozançon, véritable trait d’union entre les monts du Lyonnais, la vallée du Gier et le massif du Pilat, est un territoire encaissé et bien conservé, qui abrite une mosaïque de milieux (landes et pelouses sèches, zones humides, milieux boisés) permettant l’expression d’une biodiversité très riche sur un territoire périurbain. Elle a été identifiée et reconnue par la politique du Département comme Espace Naturel Sensible (ENS) depuis 2005 et fait l’objet d’une protection et d’une mise en valeur par les collectivités locales, accompagnées du Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes (CEN) et de la COPAMO (Communauté de Communes du Pays Mornantais) gestionnaires de ce site.

Parmi les habitats à enjeu présents sur l’ENS, les mares constituent des réservoirs de biodiversité, et notamment une zone d’accueil des amphibiens. Sur la Vallée du Bozançon, deux espèces ayant un intérêt patrimonial sont connues : le Sonneur à ventre jaune et le Triton crêté.

 

© Rémi Virieux, Sonneur à ventre jaune

 

©E. Sansault, CC-BY-SA 4.0, Triton crêté

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le  Plateau du Mornantais

©Guilhem Sauvage, Marais de Morlin

L’inventaire des mares concerne également l’ENS du Plateau Mornantais. Situé au sud-ouest de Lyon, ce territoire s’étend sur 5 communes et plus de 1323 hectares. Également reconnu comme Espace Naturel Sensible (ENS) depuis 1994 par le Département du Rhône, cet espace se compose de trois zones distinctes : le bocage du Berthoud, les prairies et landes du secteur de la Pyramide et les landes de Montagny. De plus, les landes et prairies humides de Montagny ainsi que le marais de Morlin font l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB).

©Guilhem Sauvage, Petite grenouille verte

Le Plateau Mornantais offre une richesse et une diversité de milieux assez exceptionnelle pour le département et de ce fait, un refuge pour de nombreuses espèces rares et protégées. Les landes et friches représentent un milieu idéal pour la reproduction du Busard cendré, rapace diurne nichant au sol, et de ce fait très vulnérable aux activités humaines. Les haies bocagères permettent à de nombreuses espèces, aériennes ou terrestres, de transiter entre les différents milieux. Certaines peuvent même s’y installer, comme la chouette Chevêche d’Athéna.

Côté papillons, les goûts varient : l’Azuré du Serpolet préfère butiner le thym de pelouses sèches quand le Cuivré des marais préfère les milieux plus humides.

La flore n’est pas en reste puisqu’on peut admirer deux espèces d’orchidées remarquables sur le plateau : l’Orchis à fleurs lâches et l’Ophrys abeille.

Grâce à un réseau de mares conséquent, le site abrite une douzaine d’espèces d’amphibiens comme le Triton crêté, qui présente un enjeu patrimonial.

 

©Guilhem Sauvage, Libellule écarlate

 

Le dernier inventaire des mares datant de plusieurs années, un nouvel inventaire des mares, ou plutôt des « petites zones humides en eau libre » a été réalisé en 2024 afin d’évaluer leur état de conservation. En effet, les mares sont des milieux fragiles qui tendent à disparaître et il est important de connaître le réseau de ces pièces d’eau ainsi que leur fonctionnalité pour pouvoir gérer au mieux ces espaces pour l’accueil de la biodiversité.

 

L’inventaire a été réalisé selon le protocole IECMA (Indicateur d’État de Conservation des Mares à Amphibiens) développé par le Conservatoire d’espaces naturels d’Isère et qui a pour objectif d’évaluer la capacité d’une pièce d’eau à accueillir les amphibiens en se basant sur des paramètres favorisant leur présence et des paramètres la limitant. Il est basé sur divers critères tels que le contexte, la superficie, la profondeur des mares, la présence de plantes hélophytes (plantes aquatiques), etc.

Mare de la Souffrière en bon état de conservation, entretenue par le CEN

Mares avec un potentiel de restauration

 

Les données récoltées lors de l’inventaire permettront d’identifier les mares en bon état de conservation à préserver mais également celles qui nécessiteraient des travaux de restauration. Les travaux à faire dépendent de l’état de la mare, mais également du contexte. Cela peut consister à un curage, un débroussaillage, un reprofilage des berges, etc. Dans tous les cas, une concertation sera menée avec les propriétaires et les exploitants afin de définir au mieux les besoins de restauration.

Près de 80 mares ont été prospectées sur l’ENS de la Vallée du Bozançon, et 140 mares sur le Plateau Mornantais !

 

Avec le soutien de :

Département du Rhône

Communauté de Communes du Pays Mornantais

Communauté de Communes de la Vallée du Garon 

Communauté de Communes des Monts Du Lyonnais