2025 – Étude Syrphes sur l’ENS du Marais de Vaux : des résultats prometteurs pour l’état écologique du site
Clap de fin pour l’étude Syrphes
Entre 2023 et 2024, le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes a mené une étude sur l’Espace Naturel Sensible du Marais de Vaux, en partenariat avec l’association Les Amis de la Réserve Naturelle du Lac de Remoray, gestionnaire de la Réserve Naturelle Nationale de Remoray dans le Doubs. Cette étude, centrée sur les syrphes — des diptères pollinisateurs jouant également un rôle d’indicateurs écologiques — avait pour objectif de produire un indicateur de l’état de conservation des milieux terrestres du marais (SyrphTheNet) et d’inventorier ce groupe pour la première fois sur le site.
L’étude s’est récemment conclue avec plus de 10 400 insectes collectés, appartenant à plus de 440 espèces différentes, incluant bien sûr les syrphes, premier objet de l’étude mais aussi des coléoptères, lépidoptères, hémiptères, hyménoptères, odonates et autres diptères.
Ce travail d’identification a permis de recenser 104 espèces de syrphes, dont deux premières mentions pour le département de l’Ain (Cheilosia nebulosa et Eumerus tarsalis) ainsi qu’une nouvelle espèce pour la France : Eumerus arctus (en attente de validation génétique) !

Eumerus arctus femelle ©Arzier
Selon les critères de l’indicateur et la Liste rouge européenne, 27 espèces recensées sont considérées comme menacées et/ou en déclin à l’échelle nationale et/ou européenne, ce qui représente un quart du cortège recensées. Cela souligne la valeur patrimoniale exceptionnelle du site.
L’analyse des résultats indique que l’intégrité écologique des habitats de l’ENS est bonne à excellente. Pour certains habitats tels que la roselière, la cariçaie ou les prairies humides méso/eutrophes, 75 % des espèces de syrphes typiques de ces milieux (inventoriées dans l’Ain) ont été observées sur le marais. Ces données montrent que les cortèges de syrphes présents sont cohérents avec ce que l’on attend dans un complexe de zones humides fonctionnelles, confirmant la bonne santé biologique du site.

Bas-marais ©LolaBoile
Ces résultats viennent conforter les actions de gestion menées par le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes. Au-delà des excellentes notes attribuées aux habitats, l’étude met en évidence des éléments concrets pour affiner les pratiques : dans les zones de bas-marais, par exemple, les espèces de syrphes associées aux plantes basses sont sous-représentées. Cela renforce la nécessité de lutter contre l’envahissement des ligneux et du solidage géant, afin de maintenir des conditions favorables à la biodiversité associée à ces milieux en régression.
Pour aller plus loin : https://www.cen-rhonealpes.fr/un-suivi-sur-les-syrphes-pour-evaluer-la-bonne-sante-du-marais/