L’utilité sociale des projets de restauration d’un espace naturel

C’est sous ces termes qu’est menée une réflexion portée par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et à laquelle participe le CEN.

Cette expérimentation actuellement en cours a le souci de décloisonner les visions qu’on peut avoir d’un espace naturel et contribuer à une meilleure inclusion des riverains. Les politiques de restauration de rivières ou de zones humides nécessitent en effet de travailler avec un réseau d’acteurs plus large que les seuls acteurs de l’eau, notamment les agriculteurs, mais aussi les riverains, et plus largement avec la société civile, pour éviter de se heurter à des freins. Mais la technicité des projets, souvent très centrés sur le milieu aquatique lui-même ou la zone humide, rend difficile l’association des citoyens. L’Agence de l’eau a donc voulu interroger l’utilité sociale des projets qu’elle finance avec différentes dimensions reconnues : économique, sociétale (lien social), politique (démocratie participative), épanouissement (cadre et conditions de vie), environnementale et sociale (égalité des chances, égalité d’accès).

Cette approche participative et sociétale, le CEN tend régulièrement à la mettre en œuvre dans ses projets sur les territoires. Mais le fait de l’aborder sous l’angle de l’utilité sociale du projet favoriserait certainement une vision plus complète de tous les enjeux qui sont liés à cet espace naturel. Ainsi, un ancien bras du fleuve aura une réelle fonction sociale en proposant un lieu de promenade, un cadre de vie mais aussi un enjeu économique et d’échanges entre territoires si la ViaRhona l’emprunte, par exemple.

La même analyse peut être faite avec certaines pelouses de coteau qui participent à un paysage incitant la visite de touristes et sur lesquelles la chasse traditionnelle et la cueillette de thym serpolet constituent des usages réguliers.

Le besoin de décloisonner la perception qu’on a d’un espace naturel est un des fers de lances d’une appropriation plus rapide des enjeux liés à la biodiversité… une appropriation due pour beaucoup à toutes les autres composantes de son utilité sociale.