Un quart de siècle après le premier engagement auprès des militaires…

En 1997, un premier partenariat s’engageait avec les autorités militaires du Quartier général frère, à Lyon après un constat commun que des prairies sèches peu embroussaillées étaient favorables à la fois à la biodiversité défendue par le Cen, à la fois à l’entraînement militaire. Les premiers éléments signés ou pratiqués avaient valeur de test et de mise en confiance respective. Il fallait se connaître, comprendre chacun le fonctionnement de l’autre, ses contraintes, et celles-ci ne sont pas minces sur un camp comme la Valbonne sur lequel les exercices de tirs s’opèrent presque tous les jours de l’année. C’est sur ce camp militaire que les opérations en commun ont débuté : quelques creusements de mares pour renforcer les populations de certains batraciens et libellules puis ce fut l’installation de troupeaux comme arme de défense contre les buissons invasifs. Des moutons avec sa bergère pour démarrer puis une orientation tournée vers des partenariat avec des éleveurs locaux et leurs bovins, en complément d’un troupeau d’ânes.

 

Donner une ampleur régionale voire nationale

Au regard de cette expérience positive et d’un protocole d’accord signé entre les deux ministères de l’écologie et des armées laissé plus ou moins en sommeil, il était de bon ton de faire en sorte que cette dynamique fasse tache d’huile au niveau national. Un programme Life nature a été monté conjointement entre le Cen et le MINARM, proposé à la Commission européenne et validé. Il concernait quatre camps militaires pilotes du quart sud-est de la France et diverses actions transversales qui devaient favoriser le lien et donner des outils pour dupliquer ailleurs les bons gestes.

La surprise vint du répondant international quand il s’agissait de clore ce programme et d’inviter largement à l’échange : 17 nations ont répondu présentes pour venir partager leur savoir-faire à Nîmes en 2017 et divers corps d’armées étaient mobilisés.

 

Un relai autour de deux programmes

La réussite s’est traduite aussi par l’émanation de deux nouveaux programmes d’actions : l’un qui prend le relai au niveau national (le programme NaturArmy porté par la Fédération des Cen) et qui vise à aller plus loin dans la mise en relation des acteurs de l’environnement et de la défense, l’autre qui approfondit le travail de terrain en revenant… sur le camp militaire de la Valbonne.

 

Retour aux sources pour un perfectionnement

Ainsi un projet Life nature de 7 ans est engagé sur ce camp militaire qui borde le Rhône, dans le département de l’Ain. L’enjeu est non seulement d’améliorer la qualité de ses magnifiques pelouses steppiques, exceptionnelles dans la région par sa surface, mais aussi d’adapter les gabarits de tirs afin de mieux disposer de surfaces embroussaillées pour les restaurer sans risque, sans oublier le projet phare de réintroduire la mythique outarde canepetière, autrefois présente sur le site mais disparue et devenue très rare en France. Si une étude en cours doit préalablement définir la faisabilité d’une telle réintroduction, le camp militaire de la Valbonne et le Ministère des Armées sont en passe de devenir des modèles de réussite en matière de préservation de la biodiversité. Une histoire portée au départ, côté Cen, par d’anciens objecteurs de conscience avisés du fait que les terrains militaires représentent en France une manne énorme en matière de patrimoine naturel.

 

Pour en savoir plus sur le programme LIFE La Valbonne, rendez-vous sur le site internet Armées et biodiversité