Perché à 760 m d’altitude sur le plateau d’Hauteville, l’Espace Naturel Sensible du marais de Vaux est l’une des plus grandes zones naturelles du département de l’Ain et un haut lieu de la biodiversité.
A l’extrémité sud du massif du Jura, le plateau d’Hauteville est constitué de sols calcaires. Au fil du temps, des dépôts glaciaires et des alluvions lacustres ont rendu imperméables des dépressions de ce plateau. Ainsi sont nés plusieurs marais dont le plus grand, celui de Vaux, s’étend sur plus de 100 hectares.
Dans cette vaste dépression cernée de prairies et de forêts, plus de 160 espèces végétales cohabitent. Certaines, particulièrement rares, comme la droséra à feuilles rondes ou certaines orchidées, sont protégées. Le marais sert également de refuge à de nombreux oiseaux : milan royal, pie grièche grise, bécassine des marais…
Autrefois, les agriculteurs du plateau venaient y récolter la « blache », le foin des marais utilisé pour la litière et l’alimentation des troupeaux ou le paillage des chaises. Aujourd’hui, c’est une gestion mise en œuvre par le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes, sur la base d’une convention avec les propriétaires (principalement les communes d’Hauteville et Cormaranche), qui garantit l’entretien du marais.
Le pâturage extensif a été choisi pour lutter contre l’embroussaillement. Des tarpans, petits chevaux d’origine polonaise, ont ainsi été introduits sur une partie du marais. Le troupeau appartient à l’association ARTHEN-Bugerbivore qui souhaite promouvoir en France ce descendant du cheval ancestral en favorisant son implantation dans certains espaces naturels afin qu’il puisse retrouver son rôle primordial dans l’écosystème. Sur le marais de Vaux, l’action des tarpans est complétée par le pâturage de vaches et de brebis de deux éleveurs locaux.