“Il faut une réelle volonté politique pour mener ce type de projet”

Quelles sont les raisons qui vous ont amené à vous impliquer sur ce projet ?

” La mise en valeur et la préservation des Îles du Rhône avec une démarche co-construite avec les différents acteurs et les différentes communes du vieux Rhône. Nous avons fait des réunions où nous avons travaillé les uns avec les autres.

Je suis personnellement sensibilisée à la préservation de l’environnement et à la biodiversité. Diverses actions sont menées dans ce sens sur la commune, avec par exemple l’installation de ruches communales, le parc de la grangette en biodiversité, etc.

Concernant la restauration des zones humides sur le secteur des Îles du Rhône, c’est un projet qui n’a pas réussi à aboutir pendant des années. II y avait une problématique avec les différents acteurs du territoire où les intérêts divergeaient.

En tant qu’élus, nous avons eu un rôle majeur à jouer. S’il n’y a pas de volonté politique, ça ne peut pas fonctionner, il faut un investissement conséquent sur ce type de projet. Il y a de nombreuses réunions, des procédures administratives à suivre, etc. Il faut une réelle motivation et susciter l’adhésion des différents acteurs.

 

Pour vous, quels sont les enjeux liés à ces zones humides et les moyens mis en œuvre pour les préserver ?

Pour nous les enjeux sont clairs : la biodiversité, la préservation de l’environnement et la valorisation des espèces endémiques et protégées. Ce chapelet d’îles c’est quand même une “pépite”, il y a des roselières, des variétés d’orchidées sauvages très rares, des castors, etc. On est sur une zone Natura 2000 également.

 

Pouvez-vous nous parler de la collaboration avec le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes et les autres partenaires du projet ?

Vincent Raymond du Conservatoire et Eve Sivade de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, sont très impliqués dans ce projet d’accompagnement et de mise en valeur des Îles du Rhône. Leurs conseils avisés et leurs appuis techniques sont une réelle plus-value à l’avancement de ce dossier. C’est un dossier structurant de moyen-long terme.

Pour qu’un projet comme cela, d’envergure, puisse avancer et aboutir, il faut :

• une réelle implication des élus, une volonté politique
• un support et un appui technique et financier. Parce qu’aujourd’hui, si nous n’avions pas l’appui de l’Agence de l’eau, de la Région et du Département sur ce type de projet, une commune seule ne peut pas valoriser ces sites. Ce sont quand même de gros budgets d’investissement, et une commune seule ne peut pas réaliser de tel projet si elle n’a pas d’accompagnement financier.
• un accompagnement de partenaires majeurs tels que la Compagnie Nationale du Rhône, Lafarge, qui sont partie prenante et qui peuvent apporter un soutien technique et financier.
• un soutien aussi des acteurs locaux et des utilisateurs du site.

Sur ce type de projet d’envergure, avec un volet environnemental et touristique à terme, il faut avoir du soutien.

 

Quels ont été les motivations et le rôle de la municipalité dans ce projet ?

La motivation est de pouvoir obtenir un site partagé par les différents utilisateurs et ouvert à un public à la fois local, de notre agglomération, et de notre territoire Rhône-Alpin.

L’objectif est aussi d’attirer et de développer le tourisme nature en lien également avec la Via-Rhôna, qui se trouve à proximité. Nous avons le souhait d’être vraiment sur un site où l’on peut se connecter avec la nature. L’idée est que plus on avance sur ce site, plus on est plongé en pleine nature et plus on se connecte à elle !

Sur ce projet, le rôle de la municipalité est d’être moteur et engagée. Nous sommes également facilitateur et médiateur entre les différents utilisateurs et usagers du site.

 

Comment ce projet est-il perçu par les citoyens ?

Un volet biodiversité avait été annoncé dans notre programme. Mais au-delà de cela, il y a une réelle attente des citoyens en matière d’aménagement pour davantage s’approprier le site.”

 

Marielle Figuet

Maire de Châteauneuf-du-Rhône